L’Association de la construction du Québec (ACQ) salue le retour à l’équilibre budgétaire annoncé dans le budget 2015-2016 par le ministre des Finances du Québec, M Carlos Leitão, mais elle estime que les investissements seront insuffisants pour rehausser le niveau d’activité de l’industrie de la construction qui est en baisse constante depuis 2012. « Nous aurions souhaité une bonification plus importante de l’enveloppe attribuable au Plan québécois des infrastructures (PQI), pour pallier le contexte de ralentissement dans l’industrie de la construction », a indiqué Jean-Philippe Cliche, économiste à l’ACQ.

Selon la plus récente revue de l’activité, la Commission de la construction du Québec (CCQ) indique que d’un sommet d’un peu plus de 165 millions d’heures travaillées en 2012, l’industrie a constamment régressé et devrait atteindre 148,5 millions d’heures en 2015. Ceci se traduit inévitablement par des pertes de milliers d’emplois en construction, des emplois de qualité et bien rémunérés. « Étant responsable de près de 14 % du produit intérieur brut, le secteur de la construction joue un rôle primordial dans la croissance économique. Les investissements publics dans les infrastructures permettent non seulement de créer des emplois, mais aussi de favoriser les conditions propices pour des investissements privés », a ajouté M. Cliche.

Plan québécois des infrastructures

L’ACQ croit que les efforts du gouvernement en ce qui a trait au Plan québécois des infrastructures (PQI) sont plutôt limités. Les investissements passeront de 10,1 milliards en 2014-2015 à 8,7 milliards de dollars en 2017-2018. « L’ACQ comprend que le gouvernement a eu des choix difficiles à faire afin d’atteindre l’équilibre budgétaire, toutefois, une diminution des investissements publics dans les infrastructures de l’ordre de 1,4 milliard de dollars en trois ans entraînera certainement des pertes d’emplois et sera un facteur qui amoindrira la croissance économique du Québec », a indiqué M. Cliche.

Le Plan Nord

L’ACQ accueille favorablement la création de la Société du Plan Nord, qui entrera en fonction le 1er avril 2015. Nous espérons que cette Société saura faire preuve de leadership dans le développement du Nord québécois, notamment afin de permettre aux propriétaires de chemins de fer de s’entendre sur les modalités de partage de leurs infrastructures ferroviaires. Ceci est d’autant plus important que le gouvernement compte réduire ses dépenses dans le PQI au cours des prochaines années. « Les projets d’investissements au nord du Québec représentent plusieurs dizaines de milliards de dollars d’investissements privés non résidentiels, un vecteur de création de richesse cruciale pour le Québec », selon l’économiste de l’ACQ.

Renforcement de l’expertise des gestionnaires de marché publics

L’ACQ estime que la crise de confiance qui touche le secteur de la construction et les éléments mis en lumière à la Commission Charbonneau justifient toujours une intervention du gouvernement afin d’amorcer un renforcement de l’intégrité et de l’expertise des fonctionnaires qui gèrent les projets publics. Il ne faut pas mettre de côté des moyens pour que les contribuables puissent en avoir plus pour leur argent. On n’insistera jamais assez sur la nécessité de prévenir la collusion et la corruption en rehaussant le professionnalisme de tous les acteurs et en encadrant les processus.

À propos de l’ACQ
Principal groupe de promotion et de défense des intérêts des entrepreneurs de l’industrie québécoise de la construction, l’Association de la construction du Québec (ACQ) est le plus important regroupement multisectoriel à adhésion volontaire de cette industrie. En vertu de la Loi R-20, l’ACQ est l’agent patronal négociateur pour tous les employeurs des secteurs institutionnel-commercial et industriel (IC/I). L’ACQ représente 17 719 entreprises qui génèrent plus de 62 % des heures totales travaillées et déclarées dans l’industrie. Elle est également présente dans le secteur résidentiel par l’entremise de ses Plans de garantie ACQ (PGA). Grâce à un réseau de 10 associations régionales implantées dans 16 villes du Québec, elle offre à ses membres une multitude d’outils et de services.

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